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Posts by Blast et Meor

Misère de l’amour…

Une très belle brochure  circule depuis quelques temps en version papier dans les bons lieux et les bonnes librairies : Misère de l’amour est un recueil de textes parus entre 1972 et 1974 dans la revue Le Fléau social désormais disponible sur le site quatre.zone ! Qu’on se le dise !

« Il faut être prêt, es-tu prêt, toi, à casser la gueule au vieux monde, à le briser entre tes mains pour que la force merveilleuse que tu portes en toi, ta vie, ton désir ne meurent pas, ne se brisent pas ? Il nous manque d’aimer avec plus de conséquence et de poésie. Es-tu assez épris du plaisir d’aimer sans réserve, assez passionnément, pour offrir à ton amour le lit somptueux de la Révolution ? »

Va te faire queer un œuf !

Contre l’égalité et le ringardisme d’un féminisme ancré dans la question de la lutte collective, la pensée nouvelle de la question du genre dans les années 1990, c’est la théorie queer. La pensée queer se situe contre tout essentialisme.
Or, avec la revendication d’égalité qui domine, la critique de l’essentialisme est globalement laissée sur le bord du chemin. Du coup, comme la naturalisation est efficiente et correspond à la pensée « spontanée », si elle n’est pas critiquée et combattue, elle réapparaît inévitablement. Le mouvement gay et lesbien est aussi pris dans ce mouvement général demandant l’égalité dans un monde de dominants et dominés.
Du coup, le queer apparaît comme le renouveau de la critique essentialiste. Il le fait cependant d’une façon toute différente du féminisme des années 1970 en situant les minorités dans une stratégie de critique de la pensée dominante qui contient l’aspiration égalitaire.
Il ne s’agit donc plus de montrer qu’il y a des rapports sociaux et une structure sociale qui contraint les individus pour des raisons matérielles mais de montrer qu’il y a de la dissidence.
Les minorités, sexuelles en particulier, sont donc le terrain d’expérimentation privilégié d’un individu détaché de toute contrainte sociale, individu libre de subvertir, de transgresser, de s’écarter de la norme dominante.
Chacun devient en quelque sorte le petit entrepreneur de son identité, identité mouvante, non entravée par la norme et constituante, du simple fait de son mode d’existence, vu comme quelque chose que l’on pourrait « choisir ».
On n’a donc plus une vision d’un système de rapports sociaux au sein duquel les gens luttent et se débattent, mais la vision d’identités individuelles dont on peut s’affranchir et vis-à-vis desquelles on peut entrer en dissidence et faire sécession.
L’impasse du queer se situe donc dans le fait qu’il ne peut expliquer ce pourquoi les individus « jouent » ces « rôles » de façon aussi convaincante et parfois au péril de leur vie ou de leur intégrité. De la même façon, on n’arrive pas non plus à comprendre pourquoi certains seulement, ultra minoritaires, ont cette capacité de subvertir tandis que les autres ne peuvent qu’être rangés du côté des moutons, des aliénés, des pas libres. Butler et sa métaphore théâtrale montre que la faiblesse du queer est de ne voir dans les questions d’identité qu’une posture, qu’un rôle, du côté du factice, de l’idéologie.
Il s’agirait donc de se construire individuellement d’autres performances sociales en jouant sur la scène du social d’autres rôles.
Le naturalisme qu’on voulait faire sortir par la porte revient donc par la fenêtre : il s’agirait de se défaire de toute identité définie et stable mais alors pour quoi faire ? Ça ne peut qu’être pour retrouver une « essence », une nature : celle de l’individu libre s’affranchissant des normes – idée tout à fait contemporaine historiquement. Ce qu’on peut en déduire, c’est que soit la dissidence est contenue et construite dans et par les rapports sociaux dominants et du coup cette dissidence n’en est pas une, soit on a un individu dont l’identité peut se définir autrement que par des rapports sociaux dans lesquels il est pris, et c’est ça le naturalisme.

Tarona

Extrait d’un texte inédit paru en 2012 dans le numéro spécial « Genres et classes » de la revue « Incendo ».

Masques et moi !

Extrait d’un courriel :

« La journée à bien commencé. Ce matin, j’ai trouvé dans une boite à livres neufs numéros de la revue Masques [la revue des homosexualités] ! Mais malheureusement pas ceux consacrés à Crevel ou Augieras. Évidemment plein de trucs intéressants. Aaaah la Culture ! Mais, en fait, qu’y a-t-il de commun entre Michel Ange, Dante Gabriel Rossetti, Colette, Robert Brasillach, Fassbinder, Guy Hocquenghem, Pierre Gripari, Frédéric Mitterrand ou bien encore Jack Lang ? On se le demande…»

Why Kink, BDSM, and Leather Should Be Included at Pride

Let’s celebrate the contributions the kink and BDSM communities have made towards LGBTQ+ liberation. Earlier this month, just weeks before the 50th anniversary of the Stonewall Riots, a Twitter user shared a since-deleted viral tweet directed at Pride goers. It contained a number of statements about the nature of Pride, with one particular remark sparking a string of intra-community discourse: “Please don’t bring your k*nks/fet*shes to pride, there are minors @ pride and this can sexualise the event.

La suite ici.

Du féminisme illustré en espagnol / El feminismo ilustrado o el complejo de Diana

Une traduction en espagnol de la brochure Du féminisme illustré sur le site barbaria.net

El Front Homosexuel d’Action Révolutionnaire (FHAR) va a nacer al interior del Mouvement de Libération de Femmes (MLF)((Respectivamente, Frente Homosexual de Acción Revolucionaria y Movimiento de Liberación de las Mujeres [N. de T.])). Algunas lesbianas que huían o habían sido excluidas del club Arcadie (asociación pija homófila) se unieron en el MLF e invitaron a sus compañeros maricas a algunas reuniones. El acto fundacional que se recuerda generalmente es la alteración de la emisión de radio de Ménie Grégoire consagrada a la homosexualidad el 10 de marzo de 1971. Tras esta acción impulsada por el MLF se constituirá el FHAR. Entonces se hará evidente la alianza entre mujeres y homosexuales contra esta Francia falócrata, reaccionaria y casposa.

Du féminisme illustré en grec / Εικόνες του Φεμινισμού

Une traduction en grec de la brochure Du féminisme illustré sur le site antithesi.gr

Η μπροσούρα Εικόνες του Φεμινισμού (Du Féminisme Illustré) κυκλοφόρησε στη Γαλλία τον Μάιο του 2015 από τις εκδόσεις Blast & Meor. Η γαλλική έκδοση υπογράφεται με το ψευδώνυμο «Κόνστανς Τσάτερλι», δηλαδή με το ψευδώνυμο που χρησιμοποίησε ο Ζιλ Ντωβέ στο περιοδικό Le Fléau Social (Η κοινωνική μάστιγα) το 1974, όπου πρωτοδημοσιεύτηκε το ομώνυμο άρθρο. Επανεκδόθηκε στα αγγλικά τον Οκτώβριο του 2018 με την προσθήκη ενός σημειώματος όπου ο συγγραφέας εξηγεί γιατί δεν επέλεξε να αποκαλύψει εξαρχής την ταυτότητά του. Όλα τα κείμενα της μπροσούρας έχουν μεταφραστεί από την αγγλική έκδοση, λαμβάνοντας υπόψη και το γαλλικό πρωτότυπο.

Αυτή η μπροσούρα έχει για εμάς ιδιαίτερη σημασία διότι αναδεικνύει την ύπαρξη μιας μειοψηφικής κομμουνιστικής τάσης, η οποία αναδύθηκε εντός του ίδιου του φεμινιστικού κινήματος και του κινήματος των ομοφυλόφιλων στη Γαλλία, ήδη στις αρχές της δεκαετίας του 1970, η οποία δεν δίστασε να τους ασκήσει κριτική, να έρθει σε ρήξη μαζί τους και τελικά να διαχωριστεί από αυτά, όταν πλέον έγινε φανερό ότι κατέληξαν απλώς να συμβάλλουν στην ανανέωση της καπιταλιστικής κανονικότητας. Η τάση αυτή εκφράστηκε από το περιοδικό Le Fléau Social στο πέμπτο τεύχος του οποίου δημοσιεύτηκε το άρθρο της «Κόνστανς Τσάτερλι», «Εικόνες του Φεμινισμού ή το Σύμπλεγμα της Άρτεμης».

Τόσο το ίδιο το άρθρο όσο και η συνέντευξη που έδωσε ο συγγραφέας στους γάλλους εκδότες το 2015 («40 χρόνια μετά: Μια συζήτηση με την Κόνστανς») καθώς και το κείμενο «Η κοινωνική μάστιγα», που παρουσιάζει την ιστορία του περιοδικού Le Fléau Social, φωτίζουν σε βάθος τις έμφυλες σχέσεις όπως αυτές διαμορφώνονται στη σύγχρονη καπιταλιστική κοινωνία και συνοψίζουν εξαιρετικά την κομμουνιστική κριτική του φεμινιστικού και του LGBTQ κινήματος, δηλαδή την κριτική τους από τη σκοπιά της δημιουργίας της ανθρώπινης κοινότητας.

Αντίθεση, Ιανουάριος 2019

Homo au pays des soviets. « Cher camarade Staline »

Pour la sortie de « Homo. Question sociale et question sexuelle de 1864 à nos jours » aux éditions Niet! le blog ddt21 publie un « chapitre inédit » écrit pour l’occasion et consacré à la Révolution russe et à l’URSS. Les premières lignes de l’article :

« Les bouleversements lancés par Octobre 17 ont été plus que d’intenses luttes ouvrières, la venue au pouvoir d’un parti de type nouveau, et une guerre civile aboutissant au remplacement d’une classe dirigeante par une autre, alors inédite. Comme 1789 sous d’autres formes, 1917 inaugure des institutions originales, crée sa mythologie et son iconographie, rebaptise les villes, change mots et symboles, et prône une morale différente à la fois des pratiques bourgeoises et de « l’archaïsme rural ». Durant les premières années de la Révolution russe tout tend à être directement et explicitement politique, pour chacun se transforme la façon d’exister face à lui-même et face à l’État, les comportements sexuels se modifient et le pouvoir tente d’instaurer un nouveau mode de régulation des mœurs. »

La suite de l’article
L’article en brochure A5 au format PDF

Question sociale et question sexuelle de 1864 à nos jours

Nouveau bouquin : Gilles Dauvé, Question sociale et question sexuelle de 1864 à nos jours, Niet!, novembre 2018, 296 pages , 9€

L’époque contemporaine n’a pas seulement inventé le mot « homosexualité » : il a aussi créé l’homosexuel comme catégorie médicale, juridique, sociologique et militante. Une orientation longtemps réprimée ou passée sous silence a émergé publiquement en étant théorisée et politisée. Au début du XXIe 
siècle, les multiples possibilités qui composent le champ de la sexualité passent pour constitutives d’autant d’identités et deviennent un enjeu de société qui mobilise les gouvernements, les opinions et parfois les foules.
De Berlin à New York en passant par Londres, des usines sidérurgiques de l’Indiana aux amphis des Beaux-Arts occupés par le FHAR, des écrits de Patricia Highsmith à ceux de Mario Miéli, ce livre explore la façon dont la «question homosexuelle» s’est constituée en lien avec l’extension des rapports capitalistes.
Avec un horizon : la possibilité d’un monde futur où aucune identité particulière (« hétéro », « homo », « bi »…) ne serait définie par les pratiques sexuelles humaines.

Editions Niet! sur nieteditions.wordpress.com

Feminism Illustrated / English Translation available !

The Blast & Meor editions are pleased to announce the translation of the French brochure “Feminism Illustrated (44 pages in A5 format).

The first part of the brochure consists of the article “Illustrated Feminism or The Complex of Diana published in 1974 in the newspaper « Le Fléau social » (a newspaper from the FHAR, a revolutionary homosexual movement founded in Paris in 1971) ; this article is signed by Constance Chatterley, a pseudonym used on this occasion by Gilles Dauvé. It is followed by a long interview with the author conducted in January 2015. All this is preceded by a presentation of the mag « Le Fléau social » and the FHAR.

This is an opportunity to make a critical assessment of 40 years of evolution of French society and capitalism, and to discuss topics such as feminism, homosexuality, activism, community and identity, sex and gender, domination and exploitation, class struggle, revolution, communism, not forgetting the cinema.

It can be downloaded in PDF for free here.

All the texts except the ‘author’s note’ are translated from a French pamphlet published by Blast & Meor in May 2015. We warmly thank the comrades who have translated these texts. The author’s note was added into the English version. All notes are editor’s notes.

40 Years Later. A conversation with Constance

Blast & Meor : In 1974 you wrote “The Diana Complex” published in the last issue of Le Fléau Social15. Did you participate regularly in the journal and FHAR Group 516 that produced it ?

Constance: I wasn’t a member of FHAR, but I knew Alain Fleig who organized Le Fléau Social. He was in the FHAR and came to encounter what we can call, for want of a better word, the ultra-left. Le Fléau Social dealt with sexuality and homosexuality, but in its own way. Its aim was to be scandalous, at which it never failed. Some issues sold more than ten thousand copies, but that didn’t last long. Alain Fleig was a maverick: after leaving the FHAR, he gradually became isolated. What Le Fléau was saying was too complex for anyone to understand.