Vers la plus queer des insurrections

rogue-one-queerBash Back, une anthologie.

Vers la plus queer des insurrections est la traduction en français de Queer Ultra Violence : Bash Back ! Anthology publié en 2011 par Ardent Press aux États-Unis, une anthologie du mouvement queer insurrectionnaliste Bash Back !, né en 2007, compilée par Fray Baroque et Tegan Eanelli. Les textes regroupés dans ce livre ont été écrits par une constellation d’individus et de groupes et adoptent une multitude d’approches : provocation, romantisme, nihilisme, détournements, réappropriation, références sans citations, humour, postures esthétiques… Autant de stratégies pour creuser des thèmes obsédants, tels que la lutte contre l’intégration aux normes hétérosexuelles, l’usage des identités, l’attaque du christianisme puritain, l’action directe, le rapport à la violence, la vengeance, la pratique des émeutes et autres moments corporels collectifs, la stylisation du corps, l’esthétique de soi, la criminalisation, les stratégies de survie au sein du capitalisme. Des discours qui arrivent comme une bouffée d’oxygène, à l’heure où le manque d’une critique radicale des orientations politiques LGBT (assimilationnisme, nationalisme, apathie face au libéralisme, valorisation des politiques punitives…) est suffoquant.

Une nouveauté des éditions Libertalia

Des rapports de classes chez les homos (victoriens)

victorian-rent-boysQuatrième épisode de la série Homo sur le blog DDT21.

« De tout temps les dominants ont exploité sexuellement les dominés, hommes et femmes, et plus encore quand ils disposent sur l’esclave et le serviteur d’un pouvoir sans limites.
Mais l’érotisation de la masculinité du travailleur ne pouvait naître que lorsque les classes s’agencent comme elles le font sous le capitalisme.
Le bourgeois ne se rapporte pas au prolétaire comme le maître à l‘esclave ou le seigneur au serf. Théoriquement libre, en fait obligé de vendre sa force de travail pour vivre, le prolétaire est payé par le bourgeois pour la location de son corps et de son énergie. L’omniprésence de l’échange marchand a conduit le capitalisme à une gestion originale de la prostitution, avec des conséquences considérables sur son traitement de l’homosexualité. »

La suite sur le blog DDT21.

Elle vendait des petits ghettos / Alain Fleig

Blast et Meor Berlin lesbiennes 1920Bien sûr l’addition de tous ces mouvements, et même aujourd’hui où tout cela est tellement atomisé que Karl n’y reconnaîtrait pas ses petits, doit être prise en cause. Ça existe. Il y a un véritable mouvement existentiel, un mouvement du “désir”, une émergence de l’individu, comme on a vu qu’il y avait émergence du corps, mais n’allons pas y voir la nouvelle forme du courant “révolutionnaire“, la forme enfin trouvée de l’anti-pouvoir, de l’anti-bureaucratie, de l’anti-capitalisme, la panacée nous sortirait enfin des vieilles luttes anars et des ornières gauchieuses, d’ailleurs les gauchistes se sont empressés de bâfrer tout ce qu’ils pouvaient quitte à en dégueuler, quitte à en crever, preuve que cette soupe était non seulement comestible mais encore excellente pour le système.
Si le “Je“ apparaît, même si brusquement on lui reconnaît le droit de cité, il ne s’agit dans les faits que d’une nouvelle et plus subtile aspiration réformiste, du réformisme new-look qui se drape, ma chère, dans quelques strass situationnistes mal astiqués. Ça n’est pas la réaction contre la misère de la vie quotidienne c’en est au contraire expression la plus achevée, son émergence en tant que signe phallique, son identification en tant que modèle à l’intérieur de l’équivalent général de l’économie politique.

La suite sur Botanica Politica (extrait de Alain Fleig, Lutte de con et piège à classe, Paris Ed. Stock, 1977 )

Sur la « question » des « femmes » ( DDT21 )

the_sick_girl-large

Nouvel article chez nos amis de DDT21 :
« Sur la « question » des « femmes » », G. D., juillet 2016.

« Si, comme dit Marx dans les Manuscrits de 1844 en reprenant une idée de Fourier, le rapport entre sexes « permet de juger de tout le degré du développement humain », il doit permettre aussi de juger du degré du développement des révolutions. Mesurées à ce critère, les insurrections passées ont piètre figure, car on aurait du mal à en trouver où la domination masculine n’ait pas prévalu.  Ce fait indéniable, la théorie radicale ne le prend guère au sérieux. Traditionnellement, l’anarchisme n’y voyait pas une question particulière : la libération de l’humanité libérerait les femmes et les hommes. Depuis les années 1970 et la montée d’un mouvement féministe, de nombreux groupes anarchistes traitent les femmes comme une catégorie de plus – trop longtemps oubliée – à ajouter à la liste des catégories opprimées et porteuses de potentialités révolutionnaires. Quant aux marxistes, sous prétexte de replacer la partie « femmes » dans le tout « prolétariat » et de distinguer entre bourgeoises et prolétaires (distinction certainement essentielle), la plupart dissolvent « la femme » dans la classe. Malheureusement, sans cette partie-là, la totalité n’existe pas. Nous estimons au contraire impossible de penser l’émancipation des femmes comme une simple conséquence de l’émancipation humaine en général : c’en est une composante indispensable. »

LA SUITE ICI

ARTICLE AU FORMAT PDF ICI

la série “Homo”

Homo négatif ROUGENos amis de DDT21 annoncent la prochaine publication d’une série de textes sur l’homosexualité, en voici la présentation :

HOMO

Même en grec. Espèce humaine en latin.

Le brouillage étymologique est parfois le symptôme d’un sens à inventer. « Homosexualité », ou les mésaventures d’une pratique humaine, longtemps réprimée ou volontairement ignorée, mise à part, puis théorisée, cataloguée hors-norme, enfin reconnue et admise, mais considérée vers la fin du 20e siècle comme définissant ceux et celles qui s’y livrent.
Voici quelques siècles, des êtres de même sexe entretenant des relations amoureuses risquaient la condamnation, voire la mort, mais leur façon d’être n’était pas un problème social ou politique. Le capitalisme est le premier mode de production à en faire une question à résoudre. Pourquoi ? Et comment le monde moderne a-t-il produit cette identité ?
La série Homo ne sera évidemment pas une histoire de l’homosexualité, elle soulignera seulement quelques étapes de la généalogie de cette catégorie née au 19e siècle.

Homo.01 : Marx, Engels et « l’inverti » (février 2016)

Homo.02 : « Une énigme très intéressante » (ou L’invention d’une catégorie) (mars 2016)

Homo.03 :  Naissance d’une « question sexuelle » (avril 2016)

DDT21

Guy Hocquenghem contre la normalité

Article sur Zones subversives:

 
La figure intellectuelle et militante de Guy Hocquenghem incarne l’esprit libertaire des années 1968. Cet homosexuel révolutionnaire attaque tous les conformismes.

Dans les années 1968 s’exprime un bouillonnement politique et intellectuel. Guy Hocquenghem demeure une figure de cette époque, à la fois militant et théoricien. Il exprime une révolte contre tous les conformismes. Il participe au groupe Vive la révolution !, issu du maoïsme mais qui développe une critique de la vie quotidienne. La philosophe Cécile Voisset-Veysseyre propose une présentation de son parcours dans le livre Guy Hocquenghem. La révolte (1946-1988).

Intellectuel anticonformiste

Dans le contexte d’une France colonisée par les intellectuels réactionnaires et les relents nationalistes, Guy Hocquenghem reste une figure contestataire importante à déterrer. Dans La beauté du métis, il dénonce une France repliée sur elle-même à travers une mascarade d’identité nationale. Rebelle et utopiste, il n’hésite pas à attaquer frontalement les idées reçues, à commencer par celles de la gauche et de son camp politique.

La suite sur Zones subversives

 

La brochure “Du féminisme illustré” sévèrement corrigée !

ob_ff2b9a_voyeuse-la-limite-1960Le PDF de la brochure Du Féminisme illustré a enfin été délivrée de la multitude de coquilles et fautes d’orthographe qui l’alourdissait !

Elle est dispo ici Version à lire (page par page), Version à imprimer (imposée)

Un tract du FHAR (non daté)

tract fhr 02Et voilà pourquoi votre fille est muette

L’émancipation des homosexuels ne sera pas l’œuvre des seuls homosexuels. Le problème de l’homosexualité n’est qu’un aspect partiel du problème général des rapports, qui ne sera résolu que dans la transparence totale entre les individus, but et moyen de la révolution.
Néanmoins s’affirme la nécessité d’une organisation des homosexuel : c’est de la conscience de leur oppression spécifique que peut naître leur conscience de l’oppression générale des rapports.

La suite du tract ici

Déflagration ! Sortie de la brochure “Du féminisme illustré”

Ces garçons qui venaient des Etats-Unis Les éditions Blast & Meor viennent enfin de publier leur première brochure : Du Féminisme illustré.

44 pages A4 de belle tenue, avec de jolies gravures sur bois en illustration ce qui ne gâche rien, au contraire.

La première partie est constituée de l’article « Le Féminisme illustré ou Le Complexe de Diane » paru dans le journal Le Fléau social en 1974. Il est suivi d’un long entretien avec Constance Chatterley (qui signe l’article), réalisé en janvier 2015 à Paris. CONTINUER A LIRE

Quarante ans plus tard… Conversation avec Constance 1974-2015

Sainte MargaretteRetrouver Constance Chatterley ne fût pas très compliqué. Les hasards de la vie et des « milieux » nous y aidèrent alors que nous nous préparions à rééditer son article.
Propos recueillis dans un bar de Ménilmontant un soir glacial de janvier 2015:

 

Au temps du Fléau

 ⇒ Blast & Meor : C’est donc vous qui avez écrit en 1974 « Le Complexe de Diane », cet article paru dans le dernier numéro du journal Le Fléau Social. Est-ce que vous participiez régulièrement à ce journal et au groupe qui l’animait, à l’origine, le groupe 5 du FHAR ? (1)

 

Constance: Je n’étais pas membre du FHAR mais je connaissais Alain Fleig qui était l’animateur du journal. Venu du FHAR, il avait rencontré ce que l’on qualifiera, faute de mieux, l’ultra-gauche. Le Fléau Social traitait évidemment de sexualité et d’homosexualité, mais à sa façon, sur un ton qui ne manquait pas de choquer, et c’était le but visé. Certains numéros ont été diffusés à plus d’une dizaine de milliers d’exemplaires, mais cela n’a pas duré. Sorti du FHAR, Alain Fleig était un isolé. Ce qu’exprimait Le Fléau Social était trop compliqué pour tout le monde.